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1 :: 31/10/07 :: 12:29 :: nanou
Une Soirée...

Châtaignes!!!

Je me souviens lorsque j'allais garder les vaches, les derniers jours de leur sortie avant le long hiver. C'était la mi-Octobre, il faisait encore beau malgré tout, et ce temps clément, permettait encore quelques pâtures, ensuite elles allaient rester dedans jusqu'au mois d'Avril environ, et sortiraient pour accueillir le Printemps.
Je n'aimais pas rester sans rien faire durant ces longues heures où les vaches paissaient, alors soit au printemps je taillais, même toute jeune, les haies, et vraiment très au carré, papa était ébloui par cette minutie et adresse. Je partais, avec, un bâton prélevé, par papa, sur un jeune arbre et qui se terminait en V, il permettait de tenir et discipliner les branches rebelles, sur le bras était ma faucille et sur l'épaule le "poudas", sorte d'énorme hachoir courbé, dans lequel un long manche était enfoncé, il servait à tailler les branches plus costauds et résistantes.
Lorsque ce travail était fait je lisais beaucoup ou dessinais sans fin, je jouais aussi de l'harmonica, essayant en vain d'égaler mon oncle du Mazet qui fusionnait tellement avec son instrument, qu'il animait à lui tout seul les sorties et repas de fête, c'était magnifique, il m'épatait, je l'observais sans fin et l'enviait.

UN PARFUM INOUBLIABLE DE FOUGERES, DE MOUSSE...

Les châtaignes commençaient à tomber, alors ces derniers jours, là, je choisissais d'aller "accamper" les vaches dans nos champs qui bordaient nos châtaigneraies et je me munissais, ce jour là, comme tous les autres d'un panier en osier, qui allait recevoir ma cueillette.
Je jetais un dernier regard sur mes bêtes et m'enfonçais dans le sous-bois pour attaquer ma récolte. Aussitôt un parfum, inoubliable, de fougères, de mousse , de moisissures, de feuilles et bois mort en décomposition , de champignons, le tout mêlé , flottait là, dans l'air de cette châtaigneraie, comme enfermé, c'était une autre forme de vie...
Sur ou sous les feuilles, qui tombaient sans fin dans un léger bruit, jonchaient des milliers de bogues, fermées, ou à demi ouvertes. Alors avec mon bâton, j'éclatais ces bogues pour y cueillir délicatement, deux châtaignes enlacées, en évitant de me piquer à ce nid à l'intérieur douillet. Car on trouve ces deux fruits enlacés, comme soudés l'un contre l'autre, ils sont d'un marron magnifique et lustré, brillant aussitôt sous la lumière qui filtre au travers des arbres qui les portent, cette lumière les caresse pour la première fois.
Je ressors de temps en temps pour voir mes bêtes et reviens à l'intérieur de la châtaigneraie pour continuer à ramasser les "roussettes" une des plus belles variétés, très grosses mais surtout délicieuses.

Lorsque mon panier est bien rempli, je reviens près de mes vaches et j'attends encore un peu, assise, que l'heure sonne au clocher de Sauveterre. J'appelle, enfin, les bêtes, et elles se dirigent sans problème et docilement vers la barrière, pour emprunter ensuite le chemin de retour. Elles languissent de rentrer pour être traîtent, ou donner leur lait à leurs petits, elles pressent le pas dès que que nous approchons de la ferme, elles les ont déjà perçu, ils les appellent.
Elles s'engouffrent en se bousculant dans le grand portail ouvert, et s'installent à leur place, pour attendre d'y être attachées.

LA SOIREE CHÂTAIGNES

Ce soir est un soir tout particulier, c'est la soirée châtaignes à la maison. je monte à la maison, maman s'affaire déjà à la confection du repas. Les châtaignes de mon panier vont aller rejoindre celles qui ont déjà été ramassées, il y a un gros sac de jute, plein qui attend là, pas loin du feu. Il fait très chaud dans la grande cuisine, maman prépare tout, un délicieux pâté fait maison qu'elle va disposer sur une assiette, entouré de cornichons.
Elle épluche les oignons qui serviront pour le "touril" de la soupe au fromage, dont le gruyère est déjà râpé et attend son tour dans un plat de terre creux. Ainsi donc, elle prépare toutes les denrées qui vont servir à la confection du repas pour ne pas être trop débordée avant l'arrivée des amis
Dans l'âtre, le feu est à sont maximum, une douce chaleur s'en dégage et les braises pétillent, claquent et sautent sur les pavés du bord du foyer, où elles viennent mourir. En les regardant j'imagine des petits personnages qui jouent, sautent et se sauvent tout illuminés, pour venir s'éteindre à mes pieds.
Sur ces braises, papa va griller les châtaignes , dans une poêle trouée, pour cet usage, et il nous confie la charge de les tenir ensuite, au chaud,après les avoir mis dans un sac de toile les enfants s'y assoient dessus jusqu'au moment de leur dégustation.
Maman va devoir aller nourrir les bêtes dont elle s'occupe, les cochons, descendre leur pâtée avec la brouette jusqu'à la porcherie,ensuite rentrer les poules, donner à manger aux lapins, au peu de canards.

LES AMIS PORTENT LE CIDRE...

Chez nous, les enfants, l'excitation est à son comble, moi tout particulièrement j'affectionne ces soirées qui sont nos seules fêtes. J'aime tout particulièrement les moments où ils sont tous bien installés et heureux d'être ensemble, et je croque sur mon papier avec mon crayon ces têtes rayonnantes.
D'autres châtaignes, pour ceux qui les préfèreront ainsi, cuisent dans une marmitte d'eau au coin du feu.
Les amis portent le cidre qui accompagnera ce merveilleux met.
Pendant l'absence de maman, ma soeur et moi mettons la table, disons, nous la dressons et veillons à ce qu'il ne manque rien, le pain, les carafes d'eau fraîche du puit et celles du vin, sont posées.
Papa qui vient d'arriver, se lave les mains à l'évier de pierre, et commence à trancher des trempes de pain sec dans les deux grosses tourtes rondes qui seront pour faire la soupe au fromage.
Maman a déjà coupé, en rondelles, avant de partir, les oignons déjà épluchés, et à son retour, dans une grande poêle qui attendait au bord du feu, et qu'elle a glissé sur le centre, de l'huile chauffe, elle y verse les oignons, au contact de l'huile brûlante, tout pétille et s'éclabousse, puis se calme tout doucement. Maman remue, régulièrement, à la cuillère de bois, soulève, pour empêcher les oignons de s'accrocher et brûler. Une fois qu'ils ont roussi et se sont fondus, maman verse doucement de l'eau dessus, et remue, laisse prendre un "boul" et le touril est prêt. Elle coupe ensuite en lamelles fines des feuilles de choux fromagé, la soupe va pouvoir enfin être réalisée.

UNE COUCHE DE TREMPES DE PAIN

Dans une immense marmite profonde, elle dispose une couche de trempes de pain, par dessus des lamelles de chou, puis une bonne de fromage râpé sans oublier sel et poivre, et recommence ainsi jusqu'au bord, elle arrose ensuite de louches de touril cette pile qui s'affaise tout doucement au fur et à mesure que le pain boit. Comme tout est redescendu, elle recommence des couches et imbibe de touril jusqu'à ce que le tout arrive presqu'au bord et elle couvre le dessus par beaucoup de fromage. Elle enfourne cette marmite et laisse près de demi heure jusqu'à ce qu'elle "croûte" et grâtine tout doucement.
Lorsqu'elle sort du four,la cuillère tient droite dès qu'on l'y plante, et on la fait "filer" lorsqu'on l'amène sur la table.

L'heure du souper approche, nous entendons les invités grimper bryamment les escaliers, la joie de se retrouver et passer un délicieux moment ensemble s'entend et se sent....
Je vais ouvrir en courant la porte et ils entrent et apprécient la chaleur qui reigne dans la grande cuisine, et hument les parfums du repas, qui vient caresser leurs narines et réveiller les estomacs impatients et vides qui crient déjà famine, dès que ces odeurs les atteignent. Un dernier frisson les parcours comme si le petit froid de l'extérieur qui les avaient habité un court instant, les quittait en passant la porte, à la vue du feu.
Chacun se déleste de son habit du dehors et vient à tour de rôle s'approcher du feu et s'y frotter les mains, vigoureusement, pour réveiller en chacun de soi ce sang qui commençait à se figer...
Après les congratulations, et les "présents", tous commencent à s'installer à une place autour de la grande table de la ferme.
Le repas va bientôt commencer...

nanou
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Les articles présentés dans ces archives couvrent 12 ans d'actualité naucelloise. C'est une contribution importante à la mémoire du village aveyronnais de Naucelle.Le contenu - textes et images - a été élaboré par André Bec et moi-même, avec un part prépondérante du premier cité depuis quelques années.

Le systéme dynamique de gestion de contenu, qui avait prévu l'archivage dés l'origine, a été imaginé et créé par mes soins, je l'ai programmé en languages PHP, CSS avec un peu de JavaScript.
Le logiciel a fonctionné sans failles notoires depuis 2005, mais il commençait à dater, notammentau niveau de la sécurité et une mise à jour était nécessaire. Les fonctions dynamiques ont donc été inertés et le contenu rendu accessible grâce à cette archive dont la valeur sera, je pense, de plus en plus apprécié au fil du temps qui passe.

Quant au nouveau naucelle.com,il bénéficie donc de la toute nouvelle version du Chant de l'Alouette (version 6) ,J'ai choisi ce nom car mon systéme est léger et nâtivement francophone. Deux choses assez rares.Cela me prend du temps, mais au moins, même si ce n'est pas le Pérou, j'ai la satisfaction de pouvoir proposer des sites sans dupliquer WordPress and Co

Hubert Plisson
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